16 février 2021

Le budget 2021 du Québec doit relancer le secteur du logement social et communautaire

Communiqué de presse – pour diffusion immédiate

 

Le budget 2021 du Québec doit relancer le secteur du logement social et communautaire

 

[Montréal, le 16 février 2021] Le Réseau québécois des organismes sans but lucratif d’habitation (RQOH) défend auprès du ministre des Finances la programmation d’au moins 5 000 nouvelles unités annuellement dans le cadre du programme AccèsLogis pour les cinq prochaines années, en plus de l’allocation des sommes nécessaires pour réaliser et compléter dans les meilleurs délais les unités déjà engagées dans ce programme, tel que son gouvernement s’est engagé à le faire au lendemain de son élection. C’est là la recommandation phare du mémoire déposé en début de semaine dans le cadre des consultations prébudgétaires du gouvernement du Québec.

 

« Les sommes obtenues pour le développement du logement abordable dans le cadre d’ententes avec le gouvernement fédéral doivent être réservées exclusivement à la programmation de nouvelles unités de logement social et communautaire », d’ajouter Chantal Desfossés, directrice générale de l’organisme. « Nous attendons également du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation et la Société d’habitation du Québec qu’ils complètent la révision du programme AccèsLogis en collaboration avec le réseau des partenaires du secteur. »

 

Le Québec fait face actuellement à une sérieuse crise du logement, avec plus de 195 000 ménages locataires qui doivent consacrer au-delà de 50 % de leurs revenus au logement. « Cela devrait inciter tout le monde – gouvernement et société civile – à se mobiliser de façon urgente pour que tous nos concitoyen·nes aient accès à un logement abordable, sécuritaire et adapté à leurs besoins », selon Mme Desfossés. Elle ajoute qu’à la lumière des consultations menées par le ministre des Finances, « rarement aura-t-on vu un consensus aussi fort en faveur d’investissements massifs dans le logement social et communautaire ».

 

Le mémoire adressé au ministre des Finances, M. Eric Girard, aborde également la question du soutien communautaire en logement social, un ensemble de pratiques faisant l’objet d’un cadre de référence interministériel (MSSS-SHQ) pour favoriser la stabilité résidentielle, l’inclusion des personnes dans la communauté et leur capacité de prise en charge. « L’enveloppe budgétaire administrée par le MSSS dédiée au soutien communautaire en logement social doit être rehaussée à 30 M$ par année dès le budget 2021-2022 », explique André Castonguay, le président du RQOH. « On estime que l’enveloppe actuelle couvre à peine le quart des besoins », ajoute-t-il.

 

Comme regroupement représentant un secteur qui offre plus de 24 000 logements à des ménages aînés, le RQOH soutient la volonté des personnes aînées de demeurer chez elles, dans leur communauté. Aussi demande-t-il que le calcul du crédit d’impôt pour maintien à domicile des aînés soit rehaussé pour les personnes à faible revenu et les locataires des OSBL d’habitation. « Le calcul de ce crédit d’impôt doit être révisé, dit Chantal Desfossés. Il doit prendre en compte tous les services admissibles et aucune réduction ne doit être appliquée aux résidents qui bénéficient du programme Supplément au loyer dans le calcul de leur crédit d’impôt. »

 

Le RQOH ainsi que les fédérations régionales d’OSBL d’habitation qui le constituent sont des organismes communautaires autonomes visés par la Politique de reconnaissance de l’action communautaire du gouvernement du Québec. Cependant les paramètres et les critères qui encadrent les relations du secteur de l’habitation communautaire avec la Société d’habitation du Québec (SHQ) et le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) font trop souvent l’objet de changements sans discussion préalable. Aussi le RQOH demande que la SHQ et le MAMH adoptent un cadre de référence concernant leurs relations avec leurs partenaires qui respecte la politique de reconnaissance.

« Mais si nous devions insister sur un point en particulier, ce serait que le gouvernement revienne sur son choix de ne pas prendre d’engagements pour réaliser de nouvelles unités, au-delà de celles qui sont en voie de réalisation. On se retrouve maintenant dans une situation où non seulement le retard n’est pas en voie d’être résorbé, mais il ne reste plus d’unités disponibles pour de nouveaux projets provenant des communautés où des besoins ont été identifiés. Le temps presse », de conclure Chantal Desfossés.